L’intérêt de l’Afrique pour la Bioéthique va de soi au regard du passé plus ou moins récent de ce Continent. Car, de mémoire d’homme, aucun autre Continent n’a connu autant de formes de mépris, de dépravation, de chosification de l’Homme et de banalisation de la vie.
L’esclavage, la colonisation, l’apartheid, les dictatures, la misère et l’hécatombe du VIH/SIDA seront toujours dans nos mémoires pour nous le rappeler.
Pourtant l’Afrique n’a pas toujours été ce Continent de la mort qu’il est actuellement avec les taux de mortalité les plus élevés du monde et l’espérance de vie la plus courte.
Notre Continent fut naguère symbole et source de vie en tant que berceau de l’humanité et de la civilisation, terre d’accueil, d’hospitalité la plus chaleureuse. C’est donc dans le sens de la reconquête de nos valeurs fondamentales, du refus de la démission et l’irresponsabilité face aux questions interpellant l’humanité toute entière, qu’il faut situer l’initiative de la Société Camerounaise de Bioéthique (CBS), pionnière et visionnaire dans son domaine, en Afrique.
Présentation de la Société Camerounaise de Bioéthique (CBS : Cameroon Bioethics Society)
La CBS est une organisation non gouvernementale à vocation panafricaine et internationale pour la Défense et la Protection de la Vie. Parce que la Bioéthique est née dans un cadre scientifique lié à la santé et à l’expérimentation, les premiers à y être sensibilisés dans notre pays et en Afrique ont été les Pharmaciens chrétiens, à travers l’Association des Pharmaciens Catholiques du Cameroun (APCC), sous la houlette de son Président, le Dr Pierre Effa. Celui-ci et un bon nombre de membres de l’APCC fondent en 1995 la ‘Cameroon Bioethics Society’ (CBS), soutenu par des hommes éminents tels que : le Pharmacien Ekotto Mengatta, les Médecins René Essomba, Simon Atangana, Pierre Sende, Daniel Lantum, le Moraliste Jean Mbarga et l’Historien et Philosophe Engelbert Mveng.
Au regard de ses premiers membres, l’on peut dire que la CBS est le résultat de la rencontre de trois courants. Le premier étant celui des préoccupations des professionnels de la santé actifs dans le mouvement associatif international et soucieux de promouvoir en Afrique l’accès aux soins et aux médicaments.